Perles d'eau
murmurantes dentelles
sombres nuages
je cherche les traces
des souffles d'air
frémissements de mousse
(la vie danse)
sur un fil d'encre
l'écorchée tremble et titube
rires légers
un ange veille
Le soleil décline
dans le ciel froid
des libellules
se chamaillent
au-dessus de ta tombe.
je soupire
en rajustant ma veste
Aux premiers jours d'Octobre
la pluie
le langage des oiseaux
suis-je le vent ?
un peu de parfum
au creux de ma mémoire
(le jardin se souvient de
ton rire)
une autre vie
doucement me frôle
entre mes doigts
je froisse un brin d'herbe
Je n'ai pas encore
compris
le vide
un carton couvert
de poussière
un courant d'air
une esquisse
un peu d'encre
et je me détache du monde
La lumière
cache la vérité
du lit en désordre
je ferme la porte
sur la mélancolie
(le tremblement de mes os)
si je regarde le soleil en face
sans remuer les ombres
mon cœur s’ouvrira
peut-être
Une photo
entre deux pages
le noir et blanc
te donne un air
fané
on reconnaît tes yeux
ils rient
derrière ces drôles
de lunettes
Je ferme de mon souffle
le chemin dans les nuages
j’entends respirer les arbres
la lune froide brille
blafarde
éclaire
mon cœur qui s’éparpille
(ainsi va l’amour)
je me brise en écume
ignorante de la douleur
j’attends qu’un peu de lumière d’aube
se glisse
entre les volets
Je mettrai une robe
longue et pourpre
je m’envelopperai la tête
dans une gaze
blanche
ma respiration
tracera
de petits cercles de lumière
dans le brouillard
j’entrerai
dans la rivière
à cinq heures
précises
Longtemps après
la blessure atteint le cœur
je reste en silence
les paupières fermées
je trace un paysage
(odeur d’ambre et de résine)
je suis de passage moi aussi
et la pluie m’éclabousse
une brisure
tient la porte fermée
de l’intérieur
Sur mon arcade
sourcilière
une cicatrice
en forme de i grec
fausse
marque de
fabrique
elle est quasi
invisible
mais moi
je sais
Je suis un oiseau muet
dans ma robe froissée
je me marie à l’air
dans mon ciel
s’engouffre
une odeur de lavande
(un oiseau de verre)
le sommeil en catimini
se mêle au jour
mon ombre mouillée
pleure
dans une flaque
Mon regard
s’égare
dans les trous
du ciel
(tu sens mon
souffle ?)
je pleure des larmes
qui ne se voient pas
La première averse
est silencieuse
et puis soudain
l’odeur du grand air
(les voix surgissent)
qui me monte à la tête
il faudrait couper
les arbres dans la cour
leurs feuilles pleurent l’enfance
Mon corps
en équilibre
ce corps
vide
comme un prix
de consolation
dans neuf jours
cela fera
six mille neuf cent soixante-neuf jours
d’absence
6969
à l’envers
à l’endroit
les mailles du temps